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Le Mont-Saint-Michel
14 février 2007

Chausey

    Aujourd'hui, je voulais vous proposer un texte d'Olivier FREBOURG ("Esquisses Normandes"), publié dans le National Geographic Society qui illustre bien (je trouve !) ce magnifique archipel. Mais en préambule, je voulais vous transmettre le commentaire qui accompagne cet extrait dans "Le Goût Du Mont-Saint-Michel" de Jean-Noël MOURET) :

"La nuit, la Baie retrouve son mystère... Chausey, en revanche, ne perd jamais le sien, même au grand soleil d'été, même au plus fort du déferlement touristique [...]. L'arrivée à la Grande Île par le chenal du Sound est décisive : soit on ne comprend pas ce que l'on est venu faire ici, soit on tombe instantanément sous le charme. Dans les deux cas, la suite de la journée ne fera que confirmer cette première impression. Disons que dans le premier cas, plutôt que de se tordre les chevilles dans les rochers, mieux vaut s'installer immédiatement à la terrasse du café-épicerie de l'île en attendant de ré-embarquer... l'économie de l'île ne s'en portera que mieux. Les autres, eux, n'auront qu'une envie : revenir. Car une journée ne suffit pas à faire le tour de l'île qui semble pourtant minuscule mais n'en finit pas de se révéler."

    Honnêtement, ce texte résume de très prêt ce que je ressens... en clair je ne pourrais dire mieux. Voici maintenant l'autre extrait :

"Je passe la Pointe du Roc, si haute, si noire, et file vers Chausey, cette île normande située en face de Granville qui est au coeur de l'histoire de la Baie du Mont-Saint-Michel. C'est un décor hugolien, de grands vents, de vaste mer, de ciels tourmentés. Chausey est un point de rendez-vous pour tous les marins. Mais l'hiver, à la Grande Île, il n'y a plus que le gardien de phare. L'archipel de Chausey pourrait être le bout du monde. Selon les marées, il s'étend entre 65 et 5000 hectares. Chaque rocher, chaque îlot est une apparition. L'un ressemble à un éléphant avec ses deux grandes oreilles et sa trompe. On le croirait fossilisé. Un autre évoque une langue d'aspic, un troisième s'appelle le Grand Cheval. Le silence est partout. Seuls les cormorans huppés et les fous de bassan le rompent. Car Chausey est une réserve ornithologique, peut-être un refuge quand les hommes deviendront fous, un désert maritime flottant.

La plaine de Rétin est une immensité de sable sur laquelle se dessinent des arabesques baptisées ridins. Le lieu idéal pour récolter des coques avant d'aller les faire cuire dans une petite maison du village des Blainvillais, sur Grande-Île. On aborde en bateau par une cale avant de monter vers ces petits cottages de granit qui rappellent l'Irlande. Là, devant un feu de bois, on peut déguster les coques avec un bon verre de blanc tout en regardant la mer. A cet instant précis, on se dit qu'il est tout à fait indécent de vouloir vivre en ville. [...]

Après, une promenade, nous mène au bout de l'île, à une carrière abandonnée dont ont été extraites les pierres pour l'élévation du Mont-Saint-Michel et la reconstruction de Saint-Malo. D'ailleurs l'îlots aux Moines n'est pas loin. On y voit deux capucins en pierre, la tête l'un contre l'autre. Tout cela est naturel. Tout cela est fantastique.

A l'autre extrémité de la Grande-Île se trouve la maison du peintre de marine Marin Marie, navigateur solitaire, peintre subtil, aquarelliste de la mer. A elle seule, sa maison est un chef-d'oeuvre, face à l'archipel. Plus loin, l'ancienne école républicaine transformée en gîte et un phare, qui chaque nuit, envoie un éclats toutes les cinq secondes. Celui de Granville lui répond par quatre éclats toutes les cinq secondes. C'est la langue universelle de la Baie du Mont-Saint-Michel."

    En espérant que ces quelques lignes vous convaincrons...

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